Italie. Pina T
Enseignante à la retraite, j'habite dans un village des collines d'environ trois mille habitants. Je vis seule mais les liens avec ma soeur, mon frère et leurs familles sont profonds et d'un grand soutien réciproque.
la vie dans un village se déroule, tranquille. Mais, comme dans tous les villages, des zones économiquement peu développées,où la population vieillit, il y a beaucoup de personnes âgées dont plusieurs sont malades, seules et avec une petite pension.
Heureusement, dans un village, la vie est encore à mesure d'homme, on se connaît tous, les rapports de voisinage sont encore biens sentis et chacun, vaille que vaille, se sent accepté tel qu'il est. |
Je dédie mon temps davantage aux personnes plus âgées que moi, avec un groupe paroissial qui travaille dans un climat très familial et amical. Le dimanche, je porte l'Eucharistie à une quinzaine de ces amis, et, pour qu'ils puissent partager la vie de la communauté, je leur porte les nouvelles (initiatives, problèmes particuliers et je les confie à leur prière).
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Sur cette trame ordinaire de vie s'est greffée, depuis deux ans, une expérience pour moi tout à fait nouvelle, comme adjoint aux services sociaux de la Commune une administration de centre-gauche. Invitée comme 'indépendante' (non représentante de parti), je n'ai pas reculé. D'abord parce que rassurée par la liste des candidats, puis parce que c'est aux laïques que revient l'animation chrétienne des réalités temporelles. Et donc j'ai décidé de risquer. A travers l'expérience de ces deux années, je me suis rendu compte que, pour accomplir, comme il faut, le rôle d’adjoint municipal, il ne suffit pas de s'occuper et de se préoccuper de son secteur en faisant des choix répondant aux besoins des citoyens à partir des plus désavantagés. |
Il faut être aussi bien en mesure, de se rendre compte comment les choses se passent dans les autres secteurs. De fait, toute décision, de tous les secteurs, est prise collectivement et signée par tous les adjoints, tous également responsables.
En tant que responsable des services sociaux, ce qui me coûte le plus, c'est de me trouver parfois en face d'un père de famille au chômage et dans le besoin, et qui avec dignité demande du travail. Et de n’avoir à offrir rien d'autre qu’une maigre aide en argent qui humilie et ne résout rien...
Je me bats pour ce problème, mais dans notre Commune il semble qu’il n'y ait pas d’autre possibilité de travail, même temporaire. J'ai commencé à me renseigner pour savoir si dans les Communes proches c'est la même chose ou bien s’ils ont trouvé d’autres solutions.
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Mais plutôt qu’intégrés, ils se sont adaptés à notre manière de vivre, puisque leur culture n'a pas de place dans notre milieu...
Voilà mon Nazareth avec ces personnes et leurs problèmes. C'est ici que le Seigneur me demande de témoigner son amour.
- un amour qui accueille tous, sans distinction de personnes.
- un amour qui ne laisse pas tomber.
- un amour patient et solide, qui donne confiance et courage,
- un amour que Lui seul peut transmettre à condition qu'Il trouve en moi une disponibilité sans réserve pour qu’Il puisse me conduire comme Il veut.