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Accueil Principales aspectos de nuestra vida En medio del Mundo

Choisir pour mieux servir et aimer

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 france France  Monique L                                                                                                                                                                                                                                                                                    
   
 

   université

Le monde de l’Université où j’ai passé toute ma vie professionnelle peut sembler bien étranger aux exigences de la vie de Nazareth, voire radicalement incompatible avec un idéal de solitude, de silence, d’humilité, de contemplation… Le grand nombre d’étudiants et d’enseignants, les hiérarchies subtiles, les pressions de la « carrière », la position même d’enseignant (détenteur supposé du savoir et d’un certain pouvoir, celui qui s’exerce par la parole) rendent bien exotique et inaccessible l’image de l’humble charpentier de Nazareth.                     

 Pourtant, relisant toutes ces années, je découvre la chance qui m’a été donnée de choisir Nazareth de bien des façons, à partir de ma conviction initiale que l’Université est au service de la croissance des jeunes et de leurs potentialités, pour susciter en eux la passion d’apprendre, de vivre, de s’engager.

                                                                                                                                                                     

Choisir de servir l’humilité des commencements, en accueillant les nouveaux étudiants, parfois très mal préparés, et prendre à bras le corps la tâche de « mise à niveau » (une collègue parlait d’ « alphabétisation » !) plutôt que d’attendre que le découragement (pudiquement appelé « évaporation ») fasse son œuvre.

     

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Choisir la monotonie (et les copies plus abondantes) des enseignements de premier cycle, et pas seulement les séminaires spécialisés, certes plus gratifiants. Choisir peut-être de mettre en veilleuse sa propre recherche pour prendre sa part aussi des tâches administratives qui permettent à toute la communauté de fonctionner au quotidien. Accepter, du coup, le regard condescendant des collègues chercheurs sur celui ou celle qui publie peu et ne fréquente pas les colloques en vue. Accepter de vivre la tension entre le caractère répétitif des enseignements et la nécessité de garder intactes, curiosité et vigueur intellectuelle, sans lesquelles on devient vite ennuyeux.

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Choisir de favoriser les relations humaines, la coopération entre collègues plutôt que la compétition ou le « chacun pour soi ». Lutter contre l’anonymat lié au grand nombre, être disponible aux étudiants hors des heures de cours. Choisir l’humilité dans sa façon d’enseigner, savoir qu’on ne sait pas tout et qu’on ne sait pas de manière définitive, et le manifester…                                                                                  

 Savoir enfin que l’étudiant dont la réussite nous réjouit n’est l’œuvre d’aucun d’entre nous en particulier (un étudiant qui arrive au terme de son parcours est probablement passé entre les mains d’une vingtaine d’enseignants….) et savoir ne pas s’approprier le résultat.

   amphitheatre-

Et la contemplation, dans tout cela ? On peut rendre grâce en lisant un travail réussi, offrir l’activité des uns et des autres en parcourant le couloir qui mène à sa salle de cours. Prier en surveillant un amphi d’examen et confier l’avenir des jeunes, en remerciant le Seigneur de faire de nous ses collaborateurs dans la construction de leur avenir, se réjouir de la diversité des talents et des projets…

Oui, Nazareth était bien là, tout proche et si riche….

 


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